La pastourelle 2017
Considérée comme la course auvergnate à ne pas louper, de nombreux pinks se sont déplacés sur cette course hivernale ….euh non.. en fait elle se déroule en plein de mois de mai mais cette année sous des conditions climatiques particulières (neige et terrain détrempé). Quelques pinks ont loupé le départ car le Pas de Pyrol était bloqué. Mais que cela tienne, ils ont fait le parcours en mode rando-compétition 🙂
Les principaux résultats
- Eric Vialat 1er scratch
- Victor Fritz 8ème scratch et 2ème espoir
Le récit par Eric :
Départ fictif donné à l’heure, 9h, à Salers.
J’y retrouve le coach qui m’annonce : « Bon là, c’est top 3 minimum ! ».
Voilà qui annonce le ton de la journée.
Je retrouve aussi Anthony avec qui je me faufile sur la première ligne.
9h15, nous sommes prêts à partir de Saint-Paul-de-Salers.
La descente sur route s’est faite correctement pour une fois, sans qu’un kamikaze à vtt manque de faire tomber tout le monde en essayer de se mettre devant comme c’est trop souvent le cas sur cette course.
Bref, 9h15 : FISSUREZ ! ! !
Je pars en tête pour ne pas être gêné.
A mes trousses on trouve Anthony puis Vincent Pagès.
Très vite c’est Antho qui prend les commandes en imprimant son rythme. Même si je vois bien qu’il n’est pas à bloc, cela suffit à me mettre dans le rouge.
Trop peu échauffé, petit déjeuner un peu tard, trop de pâté de tête la veille au soir ?
Je vais tenir les trois quart de la bosse avant de devoir lâcher prise et laisser filer Vincent avec Antho.
Grrrr et merde !
Au portage j’ai une trentaine de mètre de retard.
Je passe au puy Violent avec ce même écart mais je vais faire une descente moyenne en voulant trop assurer pour ne pas faire de casse.
Je perds un moment la vue sur les deux loulous.
Aussi, je me dis que la course est longue et je sais que les sensations vont revenir, c’est mon moteur diesel qui est comme ça !
Je m’applique à rouler propre, je fais attention à mes trajectoires et surtout je me sors les doigts dès qu’il faut relancer !
La comédie va durer près d’une heure, pendant laquelle je vois petit à petit que je me rapproche des deux gaillards de devant.
Le passage vers le fond de rivière est à mon avantage, dès que le terrain est technique je reprends du temps.
Au Falgoux, j’ai la bonne surprise de retrouver mes parents ! Chouette !
Je tombe la chemise….enfin la veste et je repars illico-presto !
Je ne suis pas venu ici pour trier les lentilles #RadioAveyron
Peu de temps après je fais enfin la jonction.
Coup d’œil à ma montre, 2h de course.
Petite blague à Antho : « Hé tu vois, 2h de course, c’est bon j’ai enfin tamponné le départ ! »
On se retrouve dans à trois devant.
Je me dis que Vincent est costaud.
Je trouve qu’Antho concède du temps sur les portions techniques.
Je me dis aussi que si je reste avec eux, je vais me faire fracturer sur la fin de course dans les portions roulantes…
Le calcul est donc vite fait : si je veux réussir ma vie et donc gagner la Pastourelle à 30 ans, il faut que je tente quelque chose avant les plateaux finaux !
Dernière bosse, raide, pentue, physique.
Je passe devant, au train.
Hé les tatas roses, pas n’importe quel train !
Je mets en marche la pinky’loco. Je repense alors à toutes les séances du BVC que je n’ai jamais faite, à son fichier Excel indigeste qui me fait de l’œil parfois mais auquel je résiste en me disant que non, ces trucs là c’est pas pour moi !
Je gaine, j’écrase les pédales, le fissure le Orbea DDE’style.
Petit passage en push’n’walk et rapide coup d’œil derrière : plus personne !
« Oh bordel Eric ! »
Là tout s’accélère.
J’étais persuadé d’avoir Anthony collé dans ma roue.
Mais non, la voie est libre.
Faut pas tergiverser gamin !!!
Je termine la bosse à bloc, je couine, j’ai mal, les jambes fument, l’Orbea se cintre, la Pastourelle commence !!!
Je sors de la bosse en tête et je passe devant les parents d’Anthony qui font le pointage.
Tant pis pour les portions roulantes, j’aime pas mais je n’ai pas le choix, faut tout donner.
Je double les randonneurs en poussant des cris de douleurs, je dois sans doute passer pour un autiste mais je m’en cogne !
Dernière portion bonus d’herbe à vache avant le camping ! Cool !
J’ai cassé mes Salomon il y a quelques jours pour faire du débrousaillage, ça va payer aujourd’hui !
J’arrive à la descente sur le sentier du camping.
Je m’applique comme jamais pour passer propre.
Mes France Roues Racing survolent tous les obstacles et me propulsent à une vitesse incroyable #Cofact2018
Salers, dernière montée dans les escaliers…mes parents ne sont pas là, zut !
Dernière ligne droite, ligne d’arrivée, je suis seul, j’ai le sourire jusqu’aux oreilles !
Put’## c’est fait, j’ai gagné ma première course internationale de l’inter-espace Arverno’cantalien’sidéral : le championnat du Monde de l’Auvergne !